dimanche 8 mai 2011

L'Italie des Beautés Volées





Cette fois-ci, je vous emmène en Italie avec la lecture d'Acier de la toute jeune Silvia Avallone. Ce roman respire l'Italie et plus précisément la Toscane, pas celle des cartes postales, celle des ouvriers, des barres d'immeubles et surtout de son usine d'acier : ce monstrueux colisée qui emploie la plupart des habitants. 
Un environnement difficile dans lequel évoluent deux jeunes adolescentes, Anna la brune et Francesca, la blonde. Une amitié absolue, crachée au visage tuméfié de cette ville. Les jeunes filles s'exposent, sans pudeur, c'est l'heure de la passeggiatta. Leur grâce et leur éclat s'affichent, se scrutent, quitte à faire mourir de rage leurs pères trop possessifs. Tout juste sortis de l'enfance, ces corps désormais accomplis attirent les regards et attisent les passions. Quoi de plus troublant que cette période faite de grands changements où naissent les premiers émois, la découverte de la féminité, du pouvoir de séduction et peut-être la défloration... 
Et puis, il y a l'usine où travaillent Alessio, Mattia et Cristiano. Un travail de labeur, sournois  et redondant. Pas le choix dans cette ville désespérante. Alors, les frères s'envoient de la coke, les pères vivent de leurs petites combines quand ils ne déversent pas leur rancoeur sous un pluie de coups, pendant que les mères se lamentent. 
L'amitié des deux jeunes femmes va-t-elle résister aux bouleversements qu'engendre leur nouvel aura ? Des beautés volées éprises de liberté et esclaves de leur condition marqueront vos esprits et ne vous laisseront pas indemnes. Cette fresque est une pure merveille grâce aux personnages et au style qui se veut bavard.
Un air brûlant et métallique souffle sur ce roman social, tendre et cru.
Je crois que j'ai du attraper un coup de soleil, un coup d'amour littéraire !



D'acier, Silvia Avallone, éd. Liana Levi 22 €

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