Je vous emmène en Italie avec la lecture d'Acier
de la toute jeune Silvia Avallone. Ce roman respire l'Italie et plus
précisément la Toscane, pas celle des cartes postales, celle des
ouvriers, des barres d'immeubles et surtout de son usine d'acier : ce
monstrueux colisée qui emploie la plupart des habitants.
Un
environnement difficile dans lequel évoluent deux jeunes adolescentes,
Anna la brune et Francesca, la blonde. Une amitié absolue, crachée au
visage tuméfié de cette ville. Les jeunes filles s'exposent, sans
pudeur, c'est l'heure de la passeggiatta. Leur grâce et leur
éclat s'affichent, se scrutent, quitte à faire mourir de rage leurs
pères trop possessifs. Tout juste sortis de l'enfance, ces corps
désormais accomplis attirent les regards et attisent les passions. Quoi
de plus troublant que cette période faite de grands changements où
naissent les premiers émois, la découverte de la féminité, du pouvoir
de séduction et peut-être la défloration...
Et
puis, il y a l'usine où travaillent Alessio, Mattia et Cristiano. Un
travail de labeur, sournois et redondant. Pas le choix dans cette
ville désespérante. Alors, les frères s'envoient de la coke, les pères
vivent de leurs petites combines quand ils ne déversent pas leur
rancoeur sous un pluie de coups, pendant que les mères se lamentent.
L'amitié
des deux jeunes femmes va-t-elle résister aux bouleversements
qu'engendre leur nouvel aura ? Des beautés volées éprises de liberté et
esclaves de leur condition marqueront vos esprits et ne vous laisseront
pas indemnes. Cette fresque est une pure merveille grâce aux
personnages et au style qui se veut bavard.
Un air brûlant et métallique souffle sur ce roman social, tendre et cru.
Je crois que j'ai du attraper un coup de soleil, un coup d'amour littéraire !
D'acier, Silvia Avallone coll. Piccolo 12,50 €
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