jeudi 6 mars 2014


Des licenciés de Chapitre dorment dans le magasin 

11/02/2014 05:46
Sur les 17 ex-salariés de Chapitre de l'Heure tranquille, quatre ont « campé » cette nuit dans la librairie. Les autres ne veulent pas se mobiliser, « certains ont déjà tourné la page. » <i> </i> - Sur les 17 ex-salariés de Chapitre de l'Heure tranquille, quatre ont « campé » cette nuit dans la librairie. Les autres ne veulent pas se mobiliser, « certains ont déjà tourné la page. » &lt;i&gt; &lt;/i&gt;Sur les 17 ex-salariés de Chapitre de l'Heure tranquille, quatre ont « campé » cette nuit dans la librairie. Les autres ne veulent pas se mobiliser, « certains ont déjà tourné la page. » <i> </i>
Sur les 17 ex-salariés de Chapitre de l'Heure tranquille, quatre ont « campé » cette nuit dans la librairie. Les autres ne veulent pas se mobiliser, « certains ont déjà tourné la page. »
Ils refusent de “ partir avec des cacahuètes ”. En guise de protestation, ces ex-salariés vont occuper les locaux de la librairie de jour… comme de nuit.
Il est 21 h. A l'heure où la plupart des enseignes de L'Heure tranquille ont fermé leurs portes – à l'exception des restaurants –, on s'apprête à passer à table dans les locaux de Chapitre. Officiellement, la librairie n'existe plus depuis 20 h, heure de fermeture. Faute de repreneur, les 17 salariés du magasin se retrouvent sans emploi, avec une petite prime à la clé.
« Ça représente un mois de salaire, c'est une misère », déplore Séverine, ex-salariée. Elle n'est pas la seule en colère, à refuser ces conditions de départ. Comme elle, trois licenciés ont décidé d'occuper le magasin nuit et jour pour protester (lire ci-dessous). Les autres employés ne veulent pas se mobiliser, « ils ont déjà tourné la page. »
 Bloquer les stocks du magasin
Entre les piles de livres et les banderoles tout juste fabriquées, Émilie, une collègue, vient de déposer quelques victuailles. « On a demandé aux restaurateurs de L'Heure tranquille d'être solidaires avec nous… » La jeune femme est revenue avec quelques galettes et des barquettes de frites. Autour de la table, Séverine, Aurélie, Émilie et Damien s'apprêtent à passer leur première nuit, ensemble. Une forme de résistance originale. « Aurélie a ramené sa tente. Moi, j'ai appelé chez moi pour qu'on vienne m'apporter un duvet. »
Le directeur du magasin ferme les yeux. Et du côté de la direction de L'Heure tranquille ? « On nous a signalé qu'on n'avait pas le droit d'occuper les locaux la nuit. Les derniers gardiens s'en vont après minuit trente. On verra bien ce qu'ils vont faire. Nous, on ne bouge pas. »
Ces quatre ex-salariés de Chapitre ont « la niaque ». Jeunes (entre 27 et 35 ans), ils ont travaillé pendant plusieurs années au Smic, sans 13e mois, ni prime. Ils sont prêts à rester jusqu'à jeudi. « On verra après la réunion avec le liquidateur prévu ce jour-là. »Leur moyen de pression ? « Bloquer le stock des magasins, il y en a pour 11 millions d'euros, au total dans l'ensemble des Chapitre, explique Séverine. Normalement, ils vont faire appel à des intérimaires pour mettre les livres en carton et les renvoyer au siège. On va empêcher ça. »
Un téléphone vibre dans le silence du grand magasin. C'est le conjoint d'une licenciée qui vient d'envoyer un message : « Bon courage pour ce soir". 
Neuf magasins occupés
> A l'appel du syndicat CGT, plusieurs librairies Chapitre étaient occupées cette nuit par les salariés : Montbéliard, Belfort, Nantes, Boulogne- sur-Mer, Douai, Tours, Lyon, Colmar et Évreux. Le mouvement devrait se prolonger jusqu'à jeudi.
> Sur les 57 librairies Chapitre de France, 23 se retrouvent sans repreneur, dont celui de Tours.
Pascaline Mesnage

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